lundi 18 février 2013

Lincoln


Dimanche 17 février 2013. Sortie de salle après Lincoln de Steven Spielbderg. Un film intéressant bien que l’histoire ne soit pas très accessible, dans son détail, pour ceux qui comme moi n’ont que de vagues connaissances de l’Histoire qui s’y rattache.
Lincoln, étant un des films les plus attendu aux Oscars, était un des films dont j’attendais le plus en ce début d’année 2013. Pour la performance de Daniel Day-Lewis notamment, que j’ai trouvé très bon, nous offrant pendant la majeure partie du film un personnage calme et plein de conviction. J’ai particulièrement apprécié le Lincoln las et fatigué de la fin du film. Fatigué du combat pour l’égalité et la liberté qu’il vient de mener et las de la responsabilité des milliers de vies sacrifiées pendant la guerre qu’il porte comme un fardeau.
A l’image de cette performance, c’est pour moi la fin du film qui est la plus réussite. On comprend d’autant mieux ce fardeau au moment où le président américain se rend sur le front de Petersburg, Virginie, après la reddition des confédérés. Dans cette scène, Spielberg nous présente l’horreur de la guerre de Sécession et de la guerre en général grâce à des images à la fois riches en symbolique (les corps empilé formant comme une haie d’honneur au président de l’union déambulant à cheval) et en violence (ce corps, ou devrais-je dire cette moitié de corps, dont il ne reste que les jambes et dont la chaire rouge tranche avec le bleu de l’uniforme). On pourrait alors presque sentir l’odeur de la chaire brulée et des corps commençant à se décomposer qui nous prend au nez.
Thaddeus Stevens, le personnage interprété par Tommy Lee Jones, m’a également fait forte impression. Sa prise de parole devant la chambre est d’ailleurs selon moi l’un des trois moments les plus forts du film (avec la scène du charnier de Petersburg et le vote du 13 amendement à la chambre). Ce personnage représente à lui seul, tout le courant humaniste du XVIIIème siècle. De plus il fait preuve de toute la passion et l’emportement que lui autorise son rôle de « simple » représentant, une spontanéité que ne peut se permettre Lincoln de part sa fonction et sa personnalité.
Pour en venir au vote du 13ème amendement de la constitution américaine, puisque c’est bien de cela que traite le film, pas de suspens, on connait tous l’Histoire, et pourtant… C’est bien là tout le génie de Spielberg, arriver à faire monter le suspens autour d’un dénouement que tout le monde connait déjà. La scène du vote de la chambre est un model du genre. La musique je John Williams accompagne magnifiquement cette monté en tension ainsi que tout le reste du film.
Sans être une claque, ce Lincoln est un film intéressant, plein de nuance et qui donne envi d’en savoir plus sur Lincoln, Stevens et tout ceux, y compris les opposants, qui ont pris part à cette page de l’Histoire, à ce pas de géant pour l’Humanité. Qui aurait pu croire qu’on puisse être tenu en haleine par près de 2h30 d’Histoire. Nos profs devraient en prendre de la graine…

A French Watcher