mardi 28 octobre 2014
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Un petit sondage qui devrait bien m'aider dans la rédaction de mon mémoire... Ca ne vous prendra qu'une minute...
jeudi 23 octobre 2014
Le Labyrinthe : A peine divertissant...
Aujourd’hui on parle film à succès, film à gros budget, film à minettes de 15 ans… Enfin bref, aujourd’hui, Le Labyrinthe…
J’ai pu entendre pas mal de choses à propos de ce film depuis quelques semaines. Un peu de tout, même si dans leur globalité, les avis étaient plutôt positifs. J’ai donc voulu me faire mon propre avis. Cette mode de l’adaptation de best-seller de la littérature adolescente donnera-t-elle naissance à de bons films ? Parce que jusqu’ici, force est de constater que niveau cinéma c’est très moyen tout ça. Rappelez-vous, tout a commencé il y a près de 15 ans, en 2001 exactement avec Harry Potter à l’école des sorciers, adaptation du premier tome de la saga de J.K. Rowling. Harry Potter c’était du jamais vu. Pour la première fois, un ouvrage destiné à la jeunesse rencontrait un immense succès commercial et critique. Résultat : aujourd’hui tout le monde connaît Harry Potter et les studios Hollywoodiens ont compris que la jeunesse était un marché très porteur, d’autant plus lorsqu’on adapte des histoires ayant déjà fait leurs preuves. Du coup en mettant 34 millions de dollars entre les mains de l’inexpérimenté Wes Ball dont c’est le premier long-métrage, la Fox s’est dit qu’elle faisait une bonne opération. Et l’importante fanbase qui se pressera dans les salles pour voir ce qu’Hollywood a fait de ses héros lui donnera très probablement raison. Mais alors, peut-être que le cinéma ne se résume qu’à du marketing. Un film est un produit qui répond à une demande des consommateurs. Mais perso, je n’aime pas trop l’idée de « consommer du cinéma. » Un film n’est pas censé être un produit issu d’une stratégie marketing ! Dans mon idéal naïf de l’art, un film est une œuvre censée faire passer un message, une émotion, transmettre le fruit de la réflexion d’un réalisateur. Mais dans le cas qui nous intéresse, c’est pas trop l’ambiance…
Nous voici donc enfermés pendant près de deux heures dans « Le Bloc », sorte de prison à ciel ouvert ou des dizaines d’adolescents mâles sont laissés à l’abandon depuis 3 ans. Car autour du bloc se trouve un immense labyrinthe peuplé de monstres mangeurs d’hommes. Il est d’autant plus difficile à franchir que sa configuration change chaque nuit. Les jeunes habitants du bloc se sont baptisés les « blocards » et chaque mois, un énorme ascenseur qu’ils ont nommé « la boîte » (bah ouais parce que ascenseur c’est trop nul comme nom !) leur livre des vivres et un nouveau blocard tout neuf. Et cette fois c’est Thomas (Dylan O’Brien). Comme tous les autres il ne se rappelle d’absolument rien, mis à part son nom. Il commence alors à évoluer dans son nouvel environnement et tente de trouver un moyen de s’évader…
Le film s’inspire clairement de Cube. Nous sommes dans un labyrinthe qui bouge en permanence et dont il est, semble-t-il, impossible de s’enfuir. Les personnages progressent, essayant d’éviter les pièges mais ils se retrouvent inexorablement de moins en moins nombreux. Les phases d’enquête et d’action se succèdent sans réelle surprise mais avec style. C’est vrai que les monstres et les scènes d’action ont de la gueule, quant aux décors, primordiaux pour l’histoire, ils sont vraiment réussis.
Mais il y a plein de trucs qui ne vont pas dans ce film ! D’abord les personnages sont de véritables clichés ambulants. Il y a le héros, son fidèle bras droit fort, loyal et courageux, le chef sage que tout le monde écoute et respecte, le petit gros qui sert de faire-valoir au héros, l’idiot qui se sent menacé par le héros et qui va tenter par tous les moyens de lui mettre des bâtons dans les roues et enfin la super jolie fille. C’est lourd et ultra prévisible la plupart du temps, mais de temps à autre les réactions des personnages nous surprennent par leur bêtise. L’idiot propose par exemple d’envoyer le héros au mitard pendant une semaine sans eau ni nourriture pour avoir sauvé la vie de deux de ses camarades pris au piège dans le labyrinthe. Tout est super appuyé, l’idiot est extrêmement idiot, le héros est extrêmement héroïque et ainsi de suite.
Les scénaristes ont aussi pris quelques libertés avec les lois de la physique. L’idiot qui était resté bouder dans le bloc pendant l’évasion se retrouve comme par magie aux côtés des fuyards à l’extérieur. Si c’était si facile pourquoi avoir attendu trois piges pour se téléporter dehors ?! C’est hallucinant de débilité, une sorte d’énorme bras d’honneur du film à l’attention de son public. Je me demande même si cette scène n’est pas là juste pour faire mourir Chuck (le petit gros) et pour qu’on ait droit à cette autre scène encore jamais vue au cinéma : le pote du héros est mourant et dit à ce dernier de continuer sans lui. Avant de mourir, il lui demande aussi de transmettre un dernier message à un de ses proches. C’était le moment émotion merci d’être venu Messieurs-Dames. Et après réflexion à propos de cette mystérieuse téléportation, c’est vrai que c’est un peu bizarre quand même. Pas la téléportation en elle-même, mais le fait que les mecs tournent en rond depuis 3 ans dans leur bloc, Thomas arrive et en trois jours ils sont dehors. Je sais pas ce qui s’est passé pendant trois ans mais il y avait surement un truc à optimiser dans votre façon de fonctionner les gars.
Et au terme d’un final totalement abracadabrantesque, on découvre les motivations sans queue ni tête des geôliers.
ATTENTION SPOILER
Alors en gros il y a eu une sorte d’éruption solaire qui a cramé la Terre puis un virus attaquant le cerveau s’est propagé, enfin c’était la merde quoi. Mais une nouvelle génération d’humain s’est révélée être immunisée contre le virus. Il fut donc décidé de tous les enfermer au cœur d’un immense labyrinthe, une décision pleine de bon sens et de logique… Alors apparemment c’est un test. Mais un test de quoi bande de crétins, ces mecs sont probablement la seul chance qu’il vous reste pour sauver l’humanité, un peu comme s’ils étaient des seringues de vaccin humaines. Alors pourquoi leur faire passer un test au cours duquel ils ont de grande chance de mourir ?! Pourquoi leur faire passer un test tout court ?! Ils sont immunisés, ils vont servir à élaborer un vaccin, mais à quoi ça sert de leur faire passer plein d’épreuves ?! Ils ne seront pas plus immunisés après ! Et en plus ce n’est que la phase 1 de ce plan complètement débile ! La phase 2 doit vraiment valoir le détour. En plus entre temps on découvre que la chef des méchants a mis en scène son suicide pour nos petits fuyards. Pourquoi t’avais besoin de faire croire que t’es morte ?! Quel objectif tu poursuis avec ça ?! Ils s’en foutent, ils savent pas qui t’es et ils n’ont aucun souvenir autres que le bloc, c’est quoi ton problème ?!
FIN DE ZONE SPOILER
Le film se conclut sur un énorme appel au spectateur. Une référence à la phase deux du plan qui résonne comme un « Venez voir la phase deux dans les salles à l’automne 2015 ! » La boucle est bouclée, aucune ambition artistique mais une stratégie commerciale bien rodée. Le concept était prometteur, mais Le Labyrinthe peine à convaincre. Par moment l’histoire semble devenir un simple prétexte pour montrer des monstres en images de synthèse et des décors monumentaux. Un film à peine divertissant.
mardi 21 octobre 2014
Horns ou Harry Potter avec des cornes
Salut tout le monde ! Comme vous avez
pu le remarquer le calendrier cinéma est assez chargé en ce moment. On a eu un Noé puis Sin City : J’ai tué pour elle puis un Fincher (Gone Girl), un Aja (Horns), d’ici deux semaines Interstellar
de Christopher Nolan sans parler du phénomène Xavier Dolan avec Mommy. Donc si vous ne savez pas quoi
faire un soir, allez au ciné, vous n’avez que l’embarras du choix. Aujourd’hui,
gros plan sur Horns d’Alexandre Aja.
Cocorico notre
Alexandre Aja national sort un nouveau film. Un événement puisque la dernière
production de l’un des réalisateurs français les plus cotés d’Hollywood c’était
Piranha
3D sorti en 2010. 4 ans sans film donc mais Aja revient en 2014 avec Horns,
une adaptation du roman éponyme de Joe Hill qui, accrochez-vous bien, n’est autre
que le fils de Monsieur Stephen King. Même si on n’est pas certain que le
talent soit héréditaire, écrire fils de Stephen King sur son CV ça a quand même
de la gueule. Mais venons-en au fait. Alors en gros, Horns c’est l’histoire d’un
mec dont la copine est assassinée dans la forêt. Mais tout le monde les a vus
se disputer le soir même au vieux resto moisi du coin. De fait Daniel Radcliffe
alias Ignatius Perrish, Ig ou Iggy pour les intimes et Harry Potter pour tout
le reste de la planète, je m’égare là… Enfin bref Iggy est accusé du meurtre de
sa très jolie copine incarnée par Juno Temple. Au passage c’est une actrice que
j’adore pour son rôle d’Anna adolescente dans l’excellentissime Mr
Nobody de Jaco Van Dormael, à voir absolument. Tout le monde le renie, la
presse le harcèle, passez-moi l’expression mais c’est la merde ! Mais une
nuit qu’il était complètement bourré et qu’il s’envoyait son amie d’enfance,
des cornes lui poussent sur le front. A sa grande surprise ça ne semble choquer
personne à part lui, par contre les gens commencent à être bizarrement francs
et directs avec notre héros. Sa mère lui dit qu’elle voudrait qu’il soit mort
et son père qu’ils n’ont jamais rien eu en commun, une bonne journée dans l’ensemble.
Armé de ces cornes, Iggy décide donc de découvrir la vérité sur le meurtre de
sa femme.
Alors
ce film a quelque chose de génial, cette petite touche de folie propre aux films
d’Alexandre Aja. Quand je dis petite touche de folie c’est un euphémisme pour
dire complètement barré. Vous savez, ce genre de film devant lequel on se dit « Mais…
mais WTF !! » Parce qu’un monde où tout le monde serait super sincère
c’est vraiment très étrange et très drôle à voir de l’extérieur, et ça donne
quelques scènes complètement dingues. En cela Horns m’a rappelé Piranha
3D. L’ennui c’est qu’ici au lieu d’un film d’horreur rempli de bimbos c’est
un drame fantastique qui se joue. Aussi ce double ton est-il parfois un peu dérangeant.
Au-delà de ça le film est vraiment bon. Aja a déclaré en interview : « Je voulais que l'on retrouve […] cette
dualité présente dans l'univers visuel, ce sentiment de réalisme âpre avec un
côté un peu magique. » C’est exactement ce que donne le résultat
final, un mélange assez perturbant entre une vision bien crade de l’Amérique
profonde un peu comme dans The Wrestler (Darren Aronofsky) ou The
place Beyond the Pines (Derek Cianfrance), et un univers onirique et
verdoyant qui n’est pas sans rappeler des films comme Le Labyrinthe de Pan (Guillermo
del Toro) ou Le Secret de Terabithia. Un contraste super intéressant qui
figure assez bien le fossé entre l’ancienne et la nouvelle vie d’Ig Perrish.
Deux univers visuels, deux tons et deux vies totalement différents, l’ensemble
tient vraiment bien la route et on voit tout à fait où Aja veut en venir avec
ce film. Alors évidemment, ça n’a pas la puissance d’un Fincher ou d’un
Aronofsky mais avec Horns Aja revient à son meilleur niveau avec un univers
vraiment à part comme à l’époque de Haute Tension. Globalement on peut
dire que la réalisation est largement au niveau de mes attentes.
L’histoire
est elle aussi géniale car à faire révéler aux gens ce qu’ils s’efforcent de
cacher depuis des années, on en apprend beaucoup sur la nature humaine. L’envie,
la jalousie, les mensonges, la vengeance et surtout la part d’ombre que l’on
cache tous en nous. Le final est poignant ce qui est à la fois une bonne et une
mauvaise chose car à mon sens, c’est ce contraste entre un film complètement
barré et un drame ultra prenant qui pose problème. En sortant de la salle, je
ne savais pas trop quoi penser du film. J’ai pris beaucoup de plaisir à le voir
mais après, une fois que j’ai eu une vue d’ensemble, difficile de me faire un
vrai avis tant j’avais l’impression d’avoir vu deux très bons films qui n’avaient
rien en commun à part leur histoire, ce qui fut assez déroutant.
Pour
ce qui est du reste, la bande son est super cool avec de grands classiques
comme David Bowie ou The Pixies, quant au casting, il l’est tout autant car
outre Daniel Radcliffe et Juno Temple dont j’ai déjà parlé, on y retrouve Max
Minghella (The Social Networt) ou encore James Remar (Dexter).
Voilà, je
crois qu’on a fait le tour de la question. Pour résumer, Horns est un bon film. Un
film qui mérite d’être vu mais qui en déroutera plus d’un tant il mélange deux
genres que tout oppose. Un film poignant et drôle en même temps, mais qui
donne une vision assez péjorative de l’être humain et de sa propension à faire
le bien ou le mal. Attention tout de
même, le film est interdit aux moins de 12 ans et compte quelques scènes assez
gores.
dimanche 19 octobre 2014
Gone Girl : Super Fincher est de retour
Un Fincher
qui sort c'est toujours un événement pour moi. Parce qu'il faut bien le dire,
après bientôt 30 ans de carrière et une dizaine de longs métrages, les déceptions
ont été rares. Et ce n'est pas avec Gone Girl que les choses vont
changer. Parce que c'est pour ce genre de film que j'aime le cinéma. En réalité
le moment que je préfère c'est la sortie de la salle. Je sors de ma torpeur et
je commence à réfléchir en marchant. C'est à ce moment là que je me rends
réellement compte de la qualité de l'œuvre (œuvre est parfois un bien grand
mot) que je viens de voir. Et un grand film, c'est un film qui ne vous laisse
pas sortir de la salle comme vous y êtes entré. Un grand film ça marque, ça choque,
ça émeut, ça fait réfléchir… Et c'est bien pour ce genre de film que j'aime le
cinéma. Et là avec Gone Girl, Fincher nous offre encore une fois un film
démontrant son talent.
Mais par où commencer ? Eh bien par le début, c'est
ce qui me parait le plus logique. Comme à son habitude, le réalisateur
américain donne le ton dès le générique. J'invite tous ceux qui ne voient pas
de quoi je parle à revoir le générique de Fight Club, ou à voir le film en
entier si, par un incommensurable malheur ce n'est déjà fait. Retour à Gone
Gril, alors que les noms des acteurs et des principaux membres de
l'équipe technique défilent, je suis déjà subjugué par la beauté de l'image. La
lumière est juste exceptionnelle, comme toujours. Je dis comme toujours parce
que c'est grâce à Fincher que j'ai compris à quoi ça servait d'éclairer un film
et le rôle majeur que ça pouvait avoir sur ce que ressent le spectateur. C'était
devant Seven, je m'en souviens comme si c'était hier. L'éclairage
c'est super important parce que ça donne un "ton" à l'image. Comme
une chanson en majeur paraîtra plus joyeuse qu'une chanson écrite en mineur (je
schématise, je ne suis plus trop calé solfège), un film peut paraître
oppressant, onirique, triste… et ce juste grâce au cadre et à la lumière. Et il
y a justement un mec qui est chargé de superviser ça, le directeur de la
photographie. C'est lui qui est chargé de transformer des gens qui bougent et
qui parlent devant une caméra en une image qui retranscrit la vision du
réalisateur. Fin de la parenthèse technique. Je disais donc, dès le générique
de Gone
Girl, on sent la maîtrise d'un grand réalisateur. Précisons d'ailleurs
que c'est Jeff Cronenweth qui assure la
direction de la photo sur Gone Girl, tout comme sur Millenium,
The
Social Network ou encore Fight Club.
L'écriture est aussi d'une grande qualité, mais c'est
à un auteur ou plutôt à une auteur qu'on le doit, Gillian Flynn qui a transposé
son propre best-seller en scénario. Et elle l'a fait avec brio. L'histoire bien
que non linéaire est limpide et la lecture du journal intime d'Amy apporte tour
à tour éclairages puis doutes sur les événements.
ATTENTION SPOILER
Et quand je parle de
doutes et d'éclairages, je veux bien sûr parler de l'image qu'on se fait du
mariage de Nick et Amy cette dernière passant de femme épanouie, à victime de
violence puis à garce manipulatrice sans cœur jusqu'à nous apparaitre comme
totalement folle à lier. J'aurais d'ailleurs renommé le film : "Pourquoi
ne jamais se marier avec une femme plus intelligente que soi." Je fus
relativement étonné de découvrir, en préparant cette critique, que le scénario avait
été écrit par une femme. Parce que globalement dans ce film les rôles féminin
sont plutôt négatifs. Amy est l'odieuse garce que l'on sait, la maitresse de
Nick ne semble pas avoir beaucoup de scrupules à coucher avec un homme marié
(et son credo c'est même "Gicle-moi dessus" si on en croit Amy). Même
l'officier Boney qui est l'agent chargée de l'enquête bien que relativement
intègre est incompétente. Il n'y a bien que Margo, la jumelle de Nick pour
rattraper la condition féminine dans tout ça. D'un autre côté nous avons aussi
les sombres idiots, comme l'assistant flic (enfin il seconde Boney quoi) ou
l'amour de lycée d'Amy, qui ne peuvent imaginer une femme qu'en victime sans se
douter une seconde qu'elle puisse être garce et manipulatrice. Enfin bref, Gone
Girl n'est pas sympa à l'encontre des hommes, des femmes mais surtout
des relations qu'ils entretiennent.
FIN DU SPOILER
Avant de conclure je
voudrais vous parler un peu du casting. Ben Affleck, un acteur et un
réalisateur dont j'aime beaucoup le travail, a choisi de repousser la
réalisation d'un nouveau film pour tourner avec Fincher. Un réalisateur qui
repousse son propre projet pour se mettre au service de celui d'un autre en
temps qu'acteur, c'est quand même pas rien (même si Ben Affleck est au moins
autant acteur que réalisateur). Le problème fut, semble-t-il, beaucoup plus
épineux en ce qui concerne le rôle d'Amy Dunne. En effet, de nombreuses
actrices ont été évoquées dont Nathalie Portman, Charlize Theron (qui aurait
été vraiment super dans ce rôle selon moi) ou encore Olivia Wilde. Mais
finalement Rosamund Pike s'est montré tout à fait à la hauteur du rôle clé du
film.
Finalement, Gone Girl
c'était trop cool ! Beau visuellement, parlant sur le plan émotionnel, et même drôle
parfois grâce à quelques bonnes répliques et touches d'ironie très bien placées.
Bref un très bon film. Et le public ne s'y est pas trompé puisque dès sa
première semaine d'exploitation, le film avait déjà réalisé plus de 500 000
entrées ce qui le plaçait alors en tête du box-office français.
lundi 13 octobre 2014
Annabelle : On aurait mieux fait de t'offrir une Barbie !
Quel ne fut
pas mon étonnement quand j'ai vu la foule massée devant la salle 12 du Pathé
Vaise. Une salle archicomble pour un film d'horreur, étonnant ! Certes nous
somme en première semaine d'exploitation mais c'est tout de même la première
fois que je vois une salle aussi pleine pour un film de genre. Même le premier Paranormal
Activity n'avait pas rassemblé autant de monde. Ceci dit, l'énorme
campagne de communication mise en œuvre par la Warner explique sans doute cet
étrange phénomène. Enfin bref, la salle s'ouvre enfin je m'installe, les lumières
s'éteignent et c'est parti.
Petit rappel du contexte: Annabelle de John R. Leonetti est un spin-off de Conjuring
de James Wan sortie l'an dernier. James Wan a qui on doit entre autres Insidious
et le premier volet de la saga Saw. Donc voilà, James Wan c'est du
lourd et du coup je m'attendais à ce qu'Annabelle ça le soit aussi et je
n'ai pas été déçu. On retrouve tout ce qui avait fait la qualité de Conjuring,
l'éclairage, l'ambiance oppressante, la musique grinçante, et l'entité
démoniaque qu'on aperçoit furtivement lorsqu'elle sort de l'ombre. Alors
globalement le film est propre, c'est soigné, c'est efficace et bien rythmé
mais sans en faire trop ce qui est très important parce que quand on veut trop
en faire dans le cinéma d'horreur on finit vite par faire du Scary Movie, ce qui
n'est pas le but recherché au départ. Mais ici ça va, la musique soutient
parfaitement les moments de tension, les images sont belles, les jumps scare
sont bons et surtout utilisés à bon escient, certaines scènes vous laissent
même littéralement collé au siège. Un bon moment donc, 1h38 de frissons, il
fallait tout de même souligner ce bon point.
Oui mais voilà
(parce qu'il faut toujours qu'il y ait un "oui mais" dans une
critique), à force de faire exactement ce qu'on attend de lui, Leonetti cesse
de nous surprendre. Annabelle est un bon film d'horreur, aucun souci là-dessus mais
pour l'innovation et l'originalité il faudra repasser. Le film tombe assez vite
dans la facilité en reprenant la trame universelle du film d'horreur:
1. Grosse catastrophe traumatisante (le meurtre des
voisins)
2. Retour au calme et premières manifestations étranges
3. Ah là ça devient carrément flippant et personne
veut me croire
4. Ok pas grave je vais aller faire mes propres
recherches
5. Ah ok c'est donc un truc super méchant qui me
veut vraiment du mal
6. Ca y est les gens me croient mais c'est trop
tard tout part en c***
7. Ouf finalement on s'en sort plutôt pas mal même
s'il y a eu deux ou trois morts
Pièce à
conviction suivante, l'accumulation d'éléments clichés du cinéma d'horreur
comme les prêtres, les poupées, les démons, les sectes, les sataniques en
chemise de nuit, les dessins au sang sur les murs et j'en passe. En fait ce
film c'est un peu comme un mec qui fait trop de zèle, au début on le trouve
cool puis au bout d'un moment ça devient un peu chiant.
Alors vous
allez me dire que je suis dur, que de toute façon il n'y a pas des milliers de
manières de faire de l'épouvante et qu'on tourne toujours autour des mêmes
thèmes et des mêmes ressorts narratifs. Alors oui, je suis d'accord, et j'y ai
pensé quand j'ai écrit tout ce qui était au dessus. Le problème c'est que
l'ombre de James Wan plane sur le film, par moment j'ai cru voir du Insidious
ou du Cojuring et c'est encore plus frappant quand on sait que James
Wan est producteur sur Annabelle. Mais malheureusement
comme à chaque fois que Wan invente un univers avant de le laisser à quelqu'un
d'autre pour une suite, un préquel ou un spin-off, le premier est toujours le
meilleur, mais les films suivants sont rarement très mauvais. Je m'explique,
personne ne fera jamais du James Wan comme James Wan, par contre imiter James
Wan c'est facile et ça donne un film tout à fait potable (c'est ce qui se passe
pour une grande partie de la saga Saw). Car quand on y regarde de plus
près, Wan a réalisé trois des meilleurs films d'épouvante de ces 10 dernières
années: Saw, Insidious et Conjuring. C'est mon avis
mais aussi celui d'Allociné, ce qui lui donne tout de suite beaucoup plus de
crédibilité. Sur ces trois films aucune moyenne ne tombe en dessous de 3/5 que ce soit côté spectateurs ou critiques. Donc voilà, James Wan est très bon et un
cinéaste qui s'en inspire a de grande chance de faire un film d'horreur potable.
Quand je dis potable c'est parfois tout juste potable mais bon, il y a
tellement de daube dans le cinéma de genre qu'un film potable c'est déjà ça.
Au final ce
que je reproche à Leonetti sur Annabelle c'est d'avoir choisi la
facilité en reprenant les recettes qui avaient marché dans Conjuring. Mais
finalement si le film est bon, et vu les hurlements dans la salle il l'était,
de quoi je me plains moi.
dimanche 5 octobre 2014
Les aventures de Winter le dauphin 2 : Les Bisounours, ça flotte !
Sortie de salle après L'incroyable histoire de Winter le dauphin 2
de Charles Martin Smith. Alors pour ceux qui ne connaissent
pas, c'est l'histoire vraie de Sawyer, un jeune garçon passionné par les
dauphins et en particulier par son amie Winter. Winter est une femelle dauphin
recueillie par le Clearwater Marine Aquarium, une sorte d'hôpital pour animaux
marins qui fait également aquarium. Bref, Winter et Sawyer sont les meilleurs
amis du monde jusqu'au jour où Panama, la mère de substitution de Winter, meurt.
Cette dernière se retrouve alors seule dans son bassin et se cache toute la
journée au fond de l'eau sans même vouloir manger. La réglementation américaine
veut qu'on ne puisse pas garder un dauphin seul en captivité. Winter sera donc
transférée si l'équipe de l'aquarium ne lui trouve pas une nouvelle compagne.
Ah oui, je ne vous l'ai pas encore dit mais à la fin du premier opus Winter est
une superstar aux Etats-Unis. Parce que bon, des dauphins dans des aquariums il
y en a plein, mais des dauphins amputés de la queue qui nagent avec une
prothèse il y en a beaucoup moins. Winter est donc devenue une source
d'inspiration pour tout un tas de gens.
Mon avis sur le film ? C'est trop ! Trop de bonnes
intentions, trop de gentillesse. L'incroyable histoire de Winter le Dauphin 2
ce sont les Bisounours barbotant dans un bassin en Floride. Certes c'est un
film familial à partir de 6 ans mais tout de même. Le roi lion est destiné à
un public similaire et pourtant il développe de vrais enjeux avec de vrais
méchants. Chez Winter le plus gros opposant à Sawyer et toute sa bande c'est un
inspecteur des parcs animaliers. Winter et Sawyer sont tellement super trop sympas
que même les opposants veulent les aider. Les personnages sont tellement tous
trop gentil qu'on en vient à douter de la véracité de l'histoire. Et pourtant
il s'agit bel et bien d'une histoire vraie ! Si tous les habitants sont comme
les personnages du film je n'aimerais vraiment pas habiter à Clearwater,
Floride. Selon moi ce n'est pas rendre service aux enfants que de leur proposer
une version à ce point factice de la réalité. Ca ne colle pas ! Prenons le
scénario, on va se faire une rapide révision de nos cours de collège sur le
schéma narratif. Une histoire quelle qu'elle soit se compose comme suit :
situation initiale, élément perturbateur, péripéties, élément de résolution,
situation finale. Jusque là tout va bien. Les personnages sont répartis dans
trois catégories : les personnages principaux (ici Sawyer et Winter) les
adjuvants et les opposants. Et c'est précisément ici que se situ le problème dans
ce film, les opposants ne sont pas crédibles ! Il semble évident que ça vient
du fait que le film soit destiné aux enfants. Mais alors c'est encore pire ! Ce
n'est pas juste un film sans intérêt, c'est un film sans intérêt qui tente de
cacher aux enfants les aspects négatifs du monde où nous vivons. Je ne dis pas
qu'il faudrait que Sawyer meurt noyé et que Winter se suicide, c'est pas comme
ça que ça s'est vraiment passé en plus, mais au moins qu'on sente qu'il y a une
galère quelque part !
Bref, au final je me suis bien ennuyé contrairement
au petit garçon devant moi qui sautait de siège en siège. Jusqu'ici c'est
plutôt une critique à charge, alors je vais tenter de nuancer un peu. L'inspiration
qu'apporte Winter aux handicapés rend bien à l'écran, ça sonne juste, ça fait
vrai. On a droit à quelques jolis plans en caméra sous-marine, mais bon c'est
un minimum pour un film sur les dauphins et pour finir, le générique de fin.
Non pas parce qu'il marque la fin de 107 minutes relativement longues mais parce
qu'il est entrecoupé d'images d'archive du Clearwater Marine Aquarium. Et c'est
là que je me suis vraiment rendu compte qu'en fait ce n'était pas du tout
l'histoire qui était en cause, mais bien la manière de la raconter. Parce que
dans ces quelques plans, il y avait plus d'émotion que dans tout le reste du
film. La matière était donc là, il y avait probablement de quoi faire un bon
film, mais Charles Martin Smith a
manqué son coup.
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