Samedi 1er juin 2013, fin du visionnage de The
House of the Devil de Ti West qui à notamment participé au projet V/H/S,
found footage américain en plusieurs séquences réalisées par différents
réalisateurs, sorti en 2012. Pour ce qui est du film qui nous intéresse aujourd’hui
il est sorti en 2009 et met en scène Samantha (interprétée par Jocelin Donahue),
une étudiante à la recherche d’un job pour payer son premier loyer. Bref rien
de bien fou ou novateur au niveau de l’histoire. Elle est engagée par une
famille pour finalement garder une grand-mère… mais en fait non, c’était une secte
sataniste !!! N’ayez crainte, je ne viens pas de vous spoiler le film, en
fait on le sait depuis le début grâce à une étude sortie d’on ne sait où mais
qui nous indique clairement que dans les années 80 (c’est important mais on y
reviendra) la majorité des citoyens américains adultes croyait en l’existence
de sectes sataniques. Donc en gros, on sait, pas de suspens donc. Vous me
direz, le film compense peut-être avec une super mise en scène. Eh bien non !
C’est lent, lent à démarrer en fait. Le film dure 1 h 33 et à 24 minutes de la
fin il ne s’est toujours rien passé. Enfin rien, je suis mauvaise langue, on a
eu droit à la subreptice vision d’un mec (mort apparemment) allongé dans ce qui
semble être un pentacle satanique. C’est tout… Et quand il reste moins de dix
minutes de film et qu’il ne s’est encore rien passé, on commence à se poser des
questions sur la qualité de la production qui nous est donnée de voir. Mais bon
comme il ne restait que 10 minutes et que je n’avais rien de mieux à faire j’ai
continué, et j’ai plutôt bien fait, parce que c’est à partir de ce moment là qu’on
commence à voir des choses un peu plus intéressantes (j’ai dis « un peu
plus » ne vous emballez pas non plus).
D’abord c’est à ce moment là que je me suis dit que le rendu années 80 était assez bon et que ça c’était
déjà quelque chose à mettre au crédit du film. Surtout qu’il n’y a pas que la
costumière (Robin Fitzgerald) qui ait bossé, en cadrage et en post-prod aussi
ils se sont donné. Eh oui, un gros zoom ultra rapide par ci, un générique en
grosse lettre jaune et pointillé par là. Le rendu est assez homogène et je me suis
même surpris à aller revérifier le nom du réal pour être sur de ne pas m’être
trompé de film.
Dans la série des trucs qui marche plutôt bien, on a eu droit à un plan
assez sympa et qui marque pour moi, le début de la partie intéressante du film.
Je veux parler de la scène dans les escaliers du grenier. L’éclairage est bien
réussi et donne une bonne ambiance, et la vieille main qui se glisse par l’entrebâillement
de la porte pourrait presque nous faire monter des frissons.
Oui mais voilà, entre temps on a droit à la fameuse coupure générale de
courant pendant l’éclipse totale de lune ! Plutôt mystique non ? Ca
me fait d’ailleurs pensé, je ne vous ai pas encore parlé de cette histoire d’éclipse.
C’est parce que en fait, selon moi, c’est pas très important, même si Ti West
essaye d’en faire un élément centrale de son long métrage. Donc du coup
maintenant que j’ai commencé… cette éclipse c’est le moment choisi par les
satanistes pour invoquer leur maître. On en revient au film. Alors autant sur
la scène d’avant, le chef op avait été bon, autant une fois qu’il n’a plus de
courant (vous me direz c’est normal pour un chef op LOL [j’ai honte de cette blague
nulle]) l’éclairage est tout bidon ! Donc bah c’est moche et ça casse un
peu l’ambiance. Entre la coupure de courant et l’apparition de la main on a
droit à la bien connu ombre des pieds du méchants sous la porte. Et après, au
moment où on attend un truc géant qui fait bien peur… l’héroïne tombe dans les
pommes… Coupé ! Ensuite c’est noir avec des flashs et un son assourdi
(raccord avec le moment où l’héroïne tombe dans les pomme : +1 pour le
mixage) Samantha se réveil attaché au milieu de son pentacle, elle hurle et
franchement ça rend plutôt bien. En plus les flashs c’est une bonne idée de
mise en scène et je me suis presque dis que finalement ce film allait arriver à
quelque chose. Surtout qu’après Sam s’enfuie dans le cimetière d’à côté (c’est
cliché mais ça marche toujours). Oui mais voilà, c’était trop bien réussi pour
être dans The House of the Devil ! Parce que tous ces cultes
satanique ça partait plutôt bien jusqu’à ce que la prêtresse de Satan sorte son
crâne de vache africaine et l’utilise comme récipient pour son sang… Ramassis
de cliché informe… Et encore s’il n’y avait que ça, eh oui juste après, notre
héroïne, qui sent qu’après avoir subit un rite satanique il y a quelque chose
qui ne va plus trop chez elle, décide de se suicider… Une chute toute pourrie…
Surtout qu’elle survie ! Alors que 30 minutes plus tôt sa copine s’est
fait littéralement désintégrer le visage avec le même flingue, bah non elle c’est
l’héroïne alors elle survie…
Et on termine sur une bonne idée qui aurait peut être méritée que le
film s’y attarde plus au lieu de simplement l’évoquer : notre héroïne a
survécue et est enceinte du Diable ! Ca peut expliquer son étonnante
résistance aux balles d’ailleurs.
Voilà, je crois que vous avez compris, même s’il y a deux trois éléments
satisfaisants, devant The House of the Devil tantôt on s’ennuie,
tantôt on est un peu atterré. Bien sûr on peut toujours trouvé pire. Le truc c’est
qu’un mauvais film qui ne se prend pas au sérieux ça passe plutôt bien. Mais un
mauvais film qui se prend pour un chef d’œuvre ça ça craint !
A French Watcher