Jeudi 16 mai, 23h, sortie de salle après Evil Dead de Fede
Alvarez. Et oui, aujourd’hui plus encore que pour Saw ou The
Crazies, on va trembler de peur… Pour ceux qui ne le sauraient pas, Evil
Dead c’est une saga culte du cinéma d’horreur. Une référence du genre,
sorti en 1981 et qu’on doit à Sam Raimi qui se verra confié 21 ans après,
l’adaptation cinématographique de Spider-Man ou encore Le
monde fantastique d’Oz préquelle du très célébrissime Magicien
d’Oz (1939) de Victor Fleming, rien à voir avec la pénicilline, mais
nous nous égarons là. Je reprends. Sam Raimi, à la fois grand maître de
l’horreur dans les années 80 et mercenaire du gigantisme des studios
Hollywoodiens (Walt Disney Pictures en l’occurrence) avec un blockbuster pour enfant dans les
années 2010. Ce que je veux dire c’est que Sam Raimi réalisant une préquelle du
Magicien
d’Oz ça me fait un peu le même effet que Stephen King écrivant une
suite du Petit chaperon rouge ou encore qu’Eli Roth réalisant un remake de 1001
pattes. Mais trêve de digression, on en revient à ce qui nous
intéresse, à savoir 2013, Fede Alvarez et son reboot (comme un remake mais qui
prend des libertés sur l’histoire originale) d’Evil Dead.
Alors l’histoire est la
suivante : un groupe de jeunes vont s’isoler dans une cabane au milieu des
bois (jusque là ça change pas trop de l’original) pour aider une de leurs amis
à vaincre sa toxicomanie (bon là plus rien à voir avec l’original mais on s’en
fou c’est un reboot). Une addiction assez sévère au demeurant puisqu’elle l’a
déjà envoyé à l’hosto une fois avec overdose, vomi, arrêt cardiaque,
défibrillateur enfin la totale quoi. Précisons également que ladite cabane
appartenait à la mère de le tox et du héros, morte quelques années auparavant à
la suite d’une profonde démence. Pas très joyeux tout ça. Mais passons,
l’histoire commence réellement lorsque l’intello de la bande (le mec à cheveux
long et à lunette) lit une prière étrange dans un livre.
Petite pause pour exprimer deux petites choses qui m’ont tracassé à ce
moment là du film. Tout d’abord, l’intello garde une profonde rancœur contre le
héros beau gosse dont on ignore la cause. Ca passe encore vous me direz, on a
pas besoin de tout savoir. Certes, le problème que ça m’a posé c’est que cette
relation pour le moins conflictuelle a l’air d’être un élément super important
de l’intrigue et que jusqu’à la fin du film Alvarez n’aura de cesse d’y faire
allusion. On est quand même en droit de se dire que c’est un truc qui va faire
avancé l’histoire où qui nous donne un élément de compréhension pour la suite.
Eh bien pas du tout ! On sait ni pourquoi ni comment ça a commencé et en
fait on s’en fou. Voilà, c’était le premier coup de gueule. La deuxième chose
c’est le livre. Enfin pas le livre mais plutôt la raison qui pousse l’intello à
l’ouvrir et à lire, au pif et à haute voix, des phrases dedans. Ce que vous
devez savoir c’est que les personnages ont découvert ce livre quelques minutes
plus tôt, au sous-sol et qu’il était soigneusement emballé dans un sac
plastique et du barbelé. Mais il y a plus. Parce que le sous-sol, c’est pas
juste un sous-sol noir qui fait peur. C’est noir, ça fait peur et il y a des
dizaines d’animaux mort en décomposition qui sont pendus au plafond ! Donc
ils trouvent le livre et le rapporte à l’étage. L’intello s’isole pour
bouquiner et la première page dit clairement « NE LISPAS CE LIVRE !!!! ».
Par conséquent, il lit à haute voix la prière la plus bizarre qu’il peut y
trouver. Vous voyez quand je parlais de personnages stupides dans les films
d’horreur. Voilà pour les choses qui m’ont posées problème au début.
Mais dans le fond si l’intello
n’avait pas fait tant de zèle, il n’aurait jamais libéré le mal et donc il n’y
aurait jamais eu de film. Et puis je me moque mais l’idée originale, qui vient
de l’esprit de Sam Raimi, est plutôt bonne et n’a rien à envier à The
Ring ou The Grudge.
Sam Raimi qui est d’ailleurs coproducteur sur le reboot de son propre
film, tout comme Romero sur The Crazies mais aussi coauteur, et
ça c’est pas mal, surtout pour un reboot. Au moins on est sûr que ça partira
pas dans n’importe quoi et que ça ne pervertira pas l’esprit de l’œuvre
originale. En plus, les deux autres producteurs ne sont autres que Bruce
Campbell (acteur principal de l’original) et Robert Tapert (producteur de
l’original). Vous l’aurez compris, ce reboot a été fait entre gens qui s’y
connaissent en Evil Dead.
Et ça marche ! Pour un premier long-métrage, s’attaquer à un
monument comme Evil Dead il fallait oser. On appréciera donc tous l’audace
d’Alvarez. Audacieux et réussit avec ça. La mise en scène du début du film est
top et même si on pourrait trouver à redire sur le jeu des acteurs l’ensemble
est vraiment cohérent.
On va rapidement se pencher sur les acteurs même si en réalité il n’y a
pas grand-chose à en dire. Jane Levy qui incarne Mia, notre tox et première
possédée, n’a tourné que dans quelques séries au USA. Shiloh Fernandez, qui
incarne David, le héro et frère de Mia, a pour sa part été vu dans Le
chaperon rouge de Catherine Hardwicke (réal de Twilight, juste pour
resituer). Jessica Lucas, la belle infirmière métisse, a pas mal de séries à
son actif ainsi que quelque film comme Cloverfied. Quant à notre intello, Lou
Taylor Pucci, il a reçu l’ours d’argent du meilleur acteur en 2005 pour Âge
difficile obscur. Voilà, on a fait le tour.
Ce qui était, à mon sens, remarquable dans le premier Evil
Dead, c’était le fait que Sam Raimi ait réussi à faire un vrai bon film
d’horreur avec des moyens dérisoires (350 000 $). Pour Fede Alvarez l’enjeu
n’est plus du tout le même puisqu’il disposait de 17 millions de dollars pour
faire son film. Vous vous en doutez, le Evil Dead de 2013 n’a plus rien à
voir avec celui de 1981 avec ses images pas toujours très bien éclairées, son
montage son approximatif et ses effets spéciaux artisanaux, et heureusement !
Avec 50 fois plus d’argent c’est tout de même plus facile.
C’est très bien fait et comme dans le premier on ne lésine pas sur le
faux sang, mais comme dans le premier trop de faux sang… c’est plus trop
marrant au bout d’un moment. De mon point de vue, le film aurait pu se passer
de la scène de combat final (que Fede Alvarez a qualifiée de « scène la plus gore de tous les temps »)
et se finir sur le mort de Shiloh Fernandez tué par sa sœur qu’il croyait avoir
sauvé. Mais non, le réalisateur en a décidé autrement. Je ne vous raconterais
pas la fin mais laissez moi juste vous dire que pour ma part elle fait passé le
film d’excellent à moyen. Trop c’est trop et pourtant je ne crains pas le faux
sang, mais là c’est vraiment too much ! L’impression que tout cela m’a
laissé c’est qu’on ne peut pas faire un bon Evil Dead sans tronçonneuse.
Pour moi Fede Alvarez est passé à côté d’une super fin tout ça pour placer une
scène de tronçonneuse.
Sans cela ce film aurait sans doute été un des meilleurs films d’horreur
qu’il m’ai été donné de voir… Dommage
A French Watcher